mercredi 24 août 2016

En route 43 - Les vires du canyon d'Ordesa, Espagne, Août 2016

Cela fait des années qu'on nous parle de cette virée sublime en Espagne, en plein coeur du Parc National Ordesa et Mont Perdu (classé Patrimoine mondial de l'Unesco): le tour de la vallée d'Ordesa via le refuge de Goriz.
Une randonnée réalisée fin aout, durant deux belles journées de fin d'été.

Deux étapes en boucle
Jour 1 : La Pradera d'Ordesa - Refuge de Goriz
Jour 2 : Refuge de Goriz - La Pradera d'Ordesa

JOUR UN

Le mieux, c'est d'essayer de dormir la veille à Torla (camping sympa) afin de chopper les premières navettes du matin qui rallient la Pradera d'Ordesa, le point de départ. (La route qui y mène est fermé aux voitures tout l'été).
Départ donc très tôt le matin. Il fait beau et chaud. Direction le sentier fléché "Circo de Cotatuero". On rentre dans une belle forêt en grimpant fort jusqu'à la cascade de Cotatuero.


Le sentier devient étroit et mène sur une longue vire sinueuse jusqu'à une forêt de hêtres. On descend ensuite jusqu'à l'intersection du Bosque de las Hayas ou on retrouve le chemin principal.


Il nous amène tranquillou jusqu'aux cascades en gradin dites Gradas de Soaso (1700m). Beaucoup de monde sur cette portion. C'est une ballade très prisée par les espagnols qui poussent, en famille, jusqu'à la cascade de la Cola de Caballo.


A partir de cette immense cascade il y a deux possibilités de chemin: A gauche c'est terrain d'aventure, direct sur la falaise; à droite, c'est un bon sentier, raide mais bien fléché. On part à droite, et on rejoint le plateau herbeux jusqu'au refuge de Goriz (2195m).


Le refuge de Goriz c'est le passage obligé pour plein de randos dans le coin (notamment le Mont Perdu ou la Brèche de Roland), du coup il y un monde fou, et si on veut dormir au refuge, mieux vaut réserver TRÈS à l'avance. Par contre, on peut bivouaquer autour, c'est toléré. Il faut juste aller se signaler et s'inscrire au refuge ou on vous donne un badge à accrocher à la tente. En profiter pour s'inscrire pour dîner.
Comme on est arrivé hyper tôt, après 5h de marche, (vers 15h), on est parmi les premiers servi et on plante la tente sur le plus bel emplacement de l'univers. Bivouac inoubliable donc.


Diner bof et bruyant, nuit fraiche, dodo.

JOUR DEUX

Au jour, on se rend mieux compte de la multitude de marcheurs (il y a la queue pour le petit déj, c'est l'usine ici). Nous filons. Direction la Punta Custodio, via le col de Goriz pour un aller retour depuis le refuge (si on est très chargé on peut laisser son sac au refuge).


La Punta Custodia (2519m) est un dôme caillouteux "point de vue grandiose à cheval entre le canyon d'Ordesa et le canyon de Niscle avec, en vis à vis, le mont Perdu". A faire.


Retour au refuge (comptez 2 grosses heures pour l'aller retour), puis prendre à contresens le chemin de la veille.
Avant d'atteindre le fond du plateau, à proximité de la cascade de la Cola de Caballo, abandonnez le chemin principal pour filer à gauche. Un chemin secondaire s'élève dans la pente qui rejoint le sentier indiqué Faja Pelay. Là, il suffit de se laisser guider et d'en prendre plein les yeux (en restant vigilant).


C'est une merveille de chemin. Aérien, à la végétation variée. C'est la saison des framboises, on s'en gave.


Le sentier devient de plus en plus étroit et vertigineux. Les multiples points de vues nous incitent à nous arrêter sans cesse, pour admirer en silence ce chef d'oeuvre de la nature.


le chemin arrive au mirador de Calcilaruego. Un promontoire ultra gazeux perché en équilibre au bord du précipice.
On aperçoit, 600 mètres plus bas, la Pradera, où nous attendent les navettes.


Le chemin coupe direct à travers la forêt, en une descente infernale et interminable, jusqu'au parking (pensez à prendre une paire de rotules de rechange).


En tout (avec l'aller retour de la Punta Custodio), pour cette deuxième journée, environ 8 heures de marche.
Une randonnée mythique, à faire au moins une fois dans sa vie.
Pour naviguer, l'excellent guide "Randos-Étapes dans les Pyrénées" de Jean Pierre Siréjol et Bruno Valcke. Cette randonnée y est détaillée à la perfection. Il est possible de se procurer en appoint, sur internet, la carte espagnole Alpina au 1:25 000 "Valle de Ordesa y Monte Perdido". Mais les chemins sont fléchés tip top.

Il est possible de rajouter à cette boucle l'ascension du Mont Perdu (3355). On en parle très bientôt.

samedi 20 août 2016

En route 42 - À la recherche du GR8, du Cap-Ferret à Montalivet, Août 2016

Une idée un peu folle en cette période de canicule : tracer une belle ligne, du sud au nord Médoc, le plus vite possible.
En me renseignant, j'apprends que le GR8 correspond en grande partie à ce projet. Comme je n'ai que 2 jours, pour rester raisonnable, je décide de raccourcir un peu:
2 étapes :
Jour 1 : Andernos - Lacanau
Jour 2 : Lacanau - Montalivet

JOUR UN

Départ au soleil levant vers 6H d'Andernos. Piste cyclable jusqu'à Lège, à la fraiche. Pas très intéressant.
On ne démarre véritablement la ballade qu'au foyer Alice Giraud à la hauteur duquel on rentre dans la forêt, sur un sentier bien tracé.
De suite, règne une douce folie végétale, qui fait penser parfois à l'Afrique. Est-ce la chaleur déjà étouffante?. On suit les méandres du canal des Étangs jusqu'au lac de Lède Basse.


Il est presque midi et on peut déjà faire ce triple constat:
-Le GR 8 a quasiment disparu (entre les coupes dans les bois, les indications non entretenues et les multiples voies forestières qui se croisent et se recroisent...)
-Les chemins sont en majorité en sable fin, sec et brulant
-On va en chier
Bien sûr, à la hauteur de l'étang, à cause d'une grande coupe de bois qui fait disparaitre le sentier, on se perd.
Avec l'aide de la carte IGN et d'une boussole, on finit par se retrouver sur un bon sentier qui nous mène enfin à l'extrême sud de l'Étang de Lacanau. On marque une pause à la pointe du Bernos. Un petit paradis. Au menu salade de lentille.



On regrette le choix d'être parti en basket sans guêtres. Le sable mou et brûlant, plus les chemins défoncés, et c'est l'apparition inévitable des premières ampoules.


La traversée de Longarisse est bien longue, avec le soleil au zénith, et on est pas fâché de se retrouver dans l'ombre de la forêt. On suit la piste cyclable qui mène direct à Lacanau. La piste, assez vallonnée, est interminable pour nos jambes lourdes.


L'arrivée à Lacanau est un vrai soulagement : au programme, achat d'eau fraiche et de fruits, plus un petit quart d'heure passé dans une boutique du centre ville afin de profiter de l'air conditionné glacé.


On sort de la ville par la piste cyclable, en rentrant de nouveau dans la forêt, direction Carcans plage.
Ce soir, c'est alerte incendie. Les bivouacs sont interdits. Le notre sera donc sauvage ET illégal. On se rapproche le plus possible de l'océan au cas où. Bien sûr, aucun feu et totale discrétion. Au menu : les restes de la salade de lentille.


On met environ 18 secondes à s'endormir après cette journée éprouvante : plus de 12 h de marche pour une distance qu'on estime entre 40 et 45 km. C'est très lent, mais on passe un temps fou à chercher son chemin (sur des sentiers de sable), à se perdre et à se retrouver. De toute la journée, seules 2 ou 3 marques du GR8 sont apparues.

JOUR DEUX

Réveil au premières lueurs de l'aube, pas très frais.


On lève le camp en prenant soin de ne laisser aucune trace. Même un sanglier ne pourrait deviner qu'on a dormi ici.
On retrouve la piste cyclable en direction de Carcans plage. Il y a de nombreux chemins possibles: pistes cyclables, pistes forestières, sentier de ballades, Chemin de saint-Jacques, routes plus ou moins abandonnées... À chaque choix possible, nous privilégions les chemins qui longent l'océan, au plus court, car la chaleur est accablante.


C'est ainsi qu'entre Carcans et Hourtin plage, on découvre "la vieille" piste cyclable (déconseillé aux vélos qui ne sont pas des VTT). C'est une merveille de piste : déserte, sauvage et vallonnée. De nombreux passages dans le sable mou. Hydratation obligatoire dans un café à Carcans. C'est le ballet des touristes qui partent ou reviennent de la plage, frais et pimpants, eux.


Le reste du parcours se résume en un mot : dur.
De Carcans plage à Montalivet c'est une longue ligne droite infinie et sans ombre. Il fait plus de 30 degrés, le bitume fond et colle aux chaussures. La chaleur réverbérée par le sol se diffuse dans tout le corps. On compte chaque mètre arraché. Même plus la force de faire des photos. Il nous faudra de nouveau 12 heures de marche pour arriver, exsangue, les pieds en compote, à Montalivet.

Entre 80 et 100 km de marche en tout, sous le soleil le plus chaud de tout cet été. Bon, mais c'est une sacré belle ballade malgré tout. Si si ! À faire en trois jours plutôt que deux peut-être? Et éviter la canicule bien sûr. Carte IGN et boussoles indispensables, car du GR8, sur ce tronçon, il ne reste presque rien.