vendredi 31 octobre 2014

En route 17 - Les Gorges du Bès par Saint-Juéry, Lozère, France, novembre 2014

La randonnée effectuée en août dans les gorges du Bès nous a tellement séduit que nous avons décidé de la refaire dans sa version "longue". A savoir en partant de Saint-Juéry en Lozère, Arzenc d'Archer, et retour sur l'autre rive.
Départ donc du centre de Saint-Juéry, ou l'on se gare sur un grand parking en bord du Bès. On traverse le pont de pierre pour rejoindre, en haut du village, la départementale 989 qu'on longe quelques mètres jusqu'à hauteur d'une scierie. Là on attaque le sentier (GRP tour des Monts d'Aubrac) vers le Mazel.


Au Mazel, on se perd un peu. Marquage fantaisiste. Penser à bien serrer à gauche. Direction Courbepeyre.


Le chemin file ensuite, tout droit, vers Arzenc d'Apcher. La ballade est tranquille, solitaire et silencieuse.


Arrivée à Arzenc d'Archer, on fait un petit détour pour aller visiter les ruines de l’ancien château fort des barons d’Apcher. La vue, de ce promontoire vaut vraiment le détour. On aperçoit le chemin des espagnols qui sillonne de l'autre côté du Bès et que l'on prendra à notre retour. La chapelle, très jolie, est fermée au public par une sorte de grille de porte de prison. Quel trésor si précieux se cache à l'intérieur?


On retrouve le chemin qui surplombe le Bois Grand à gauche et qui serpente tranquille jusqu'aux Pleignes. On croise là un vieux monsieur, juché sur un quad pétaradant, qui s'inquiète de notre santé et nous donne mille détails sur les environs, avec un beau sourire en prime.


Arrivée aux Pleignes (attention erreur sur la carte IGN qui orthographie Les Plagnes) Pensez à virer à gauche comme sur la photo ci-dessous:


Le sentier, assez raide, descend vers l'usine hydroélectrique du Vergne. On prend un bout de route qui zigzague et on traverse le pont au dessus du Bès.


200 mètres environ après la grosse conduite d'eau, filer dans le bois pour récupérer le GR, pas très visible de la route.


Ensuite, il suffit de suivre le chemin des espagnols, comme déjà décrit ici
C'est la partie merveilleuse de cette rando. Il faut en profiter. A la hauteur des griffes du diable, on fait une petite sieste, après un casse dalle frugal. Un cauchemar ou il est question de clowns sadiques cachés dans des grottes de granite nous tire du sommeil. On repart aussitôt, troublés.



La fin du trajet nous fait quitter à regret les gorges du Bès, et nous envoie, entre prairie et forêt, rejoindre Saint-Juéry. Ce n'est pas la partie la plus passionnante. On aimerait, la prochaine fois, essayer de rester au maximum dans les gorges, afin de rejoindre au moins le barrage qui coupe le Bès, à la hauteur des moulins de Courbepeyre. Ce qui risque de rallonger notablement la marche. En l'état, on préfère la version courte de la ballade.
Environ 7 heures de marche, c'est une rando assez physique, même si le dénivelé n'est pas monstrueux. A refaire donc, mais en explorant un autre cheminement pour les derniers kilomètres.


jeudi 30 octobre 2014

En route 16 - Le signal, Cantal, France, octobre 2014

Départ d'un parking, à la sortie de Ruynes-en-Margeride, sur la D13. Suivre le chemin de terre qui descend et remonter vers Trailus. Là, on chemine dans la forêt par un sentier bien tracé jusqu'au Signal, avec sa croix (cassée) de granite et son mirador de bois. De la haut, la vue est superbe et vaut le déplacement : Au nord-est les villages de Védrines Saint-Loup puis Chastel ; à l’est la chaîne volcanique du Devès et la Haute Margeride ; au sud-ouest, Ruynes en Margeride, les Monts d’Aubrac et les Gorges de la Truyère et du Bès ; enfin à l’ouest, les monts du Cantal.
On peut rester des heures à observer ce paysage doux et immense à la fois.


Retour à la nuit tombante dans une explosion de lumière, en zigzagant sous une foret de sapin odorante. Silence et solitude garantis. Une rencontre sympa toutefois avec quelques motards "verts" souriants et polis. 11 km, environ 4h de marche. Petit dénivelé.

samedi 4 octobre 2014

En route 15 - Du puy de Niermont au Lac Sauvage, Cantal, France, octobre 2014

Le lendemain de notre ballade au Puy de la Tourte, nous profitons du beau temps pour tracer une longue ligne (environ 30 km) qui nous mènera du col de Serre au lac Sauvage, via le puy de Niermont par le GR4, le sentier des Quirous, Dienne, le rocher de Laqueuille, le Col d'Entremont et le Frau de Collanges. Entre 8h et 9h de ballade, à la belle saison, le bonheur.

Départ donc, une fois de plus du col de Serre et de son chantier du futur.



On part sur le GR4 en longeant la crête qui domine, sur notre droite, la vallée de Dienne, et sur notre gauche, la vallée du Claux. Nous avons de nouveau le bonheur d'entendre s'élever du fond du bois Mary, le brame du cerf. On va d'ailleurs faire de nombreuses rencontres d'animaux de tous poils, durant cette journée... Notamment de beaux chevaux costauds et leurs poulains curieux.



L'ascension vers le Puy de Niermont est des plus agréable.



Arrivé au sommet, le paysage change du tout au tout. C'est "la montagne", dans la signification que les gens d'ici lui donnent : une immense estive qui abrite des milliers de têtes de bétail, des burons, des kilomètres de lignes de fils barbelés, et de nombreux troupeaux de chevaux. C'est le plateau du Limon, qui s'étend à perte de vue.



Toujours sur le GR4, on croise des dizaines de chevaux qui, attirés par notre présence, nous gratifient d'une cavalcade sauvage. On se croirait dans un film de John Ford...


Un cow-boy des temps modernes nous rejoint sur son quad. Il a perdu quelques vaches et un veau. Il veut savoir si on les a vu. "Oui, on a croisé quelques vaches monsieur, effectivement : environ 500?" On arrive au croisement du GR4 et du sentier des Quirous. Les cairns, ou quirous, ce sont ces tas de pierres de basalte qui dessinent tous les vingt mètres l’ancien chemin reliant Dienne à Cheylade, unique voie entre les deux villages jusqu’à la fin du 19ème siècle, et qui se prolongeait vers le nord du massif du Cantal. Les habitants fréquentaient alors ce plateau pour aller payer leurs impôts à Dienne et transporter leurs fromages dans des chars à bœuf jusqu’à la foire de Murat. C'était aussi une portion de la route du sel : le sel venant de l'Atlantique était transporté jusqu'à l'Alagnon à dos d'ânes. Les quirous évitaient alors aux voyageurs de se perdre par mauvais temps sur l’immense plateau du Limon. On en dénombre plus de 180, parfois hauts de près de 2 mètres. En les suivant, on évitait aussi les “sagnes” et autres pièges (source : l'echo de la communauté de communes). C'est aussi une belle randonnée qu'on peut faire également en hiver en raquette. On bifurque sur la droite et on suit donc nos quirous.



C'est l'arrivée à la croix du gendarme, dont on a déjà parlé ici. Le meilleur endroit qui soit pour manger un morceaux.



Puis, c'est la descente bucolique et tranquille vers Dienne. En face de nous, le rocher de Laqueuille, de l'autre côté de la vallée.



Après Dienne, il faut traverser la Santoire sur le vieux pont, puis, par une route en zig-zag, monter jusqu'au village de Laqueuille Haute. Attention, là, quelques chiens vindicatifs maraudent au milieu de jardins luxuriants. Et des idées folles de potée géante nous font venir des gargouillis de famine. On quitte alors la route pour gravir un chemin bien raide qui nous amène jusqu'au Rocher et sa croix monumentale



La vue vaut le détour.



Le chemin qui nous mène jusqu'au col d'entremont descend paresseusement jusqu'à la nationale 122, que l'on suit sur notre droite pour la traverser au bout de 200m vers un chemin balisé, indiqué sur la carte IGN 2435 OT. là, il faut un peu se concentrer, car souvent, c'est ici qu'on se perd. L'idée s'est de suivre la crête, en gardant à notre gauche la RN122 et à notre droite le Frau de Collanges (la fôret de sapins). Ainsi, on ne s'égare jamais vraiment.



En suivant ce chemin, on tombe nez à nez avec un cerf, trois biches et quelques unes de leurs progénitures. Tout ce petit monde bondissant dans tous les sens. C'est qu'on est tombé, une fois de plus, par malchance, au milieu d'une battue... Au sommet de la crête, on aperçoit en effet les gilets fluorescents postés, et dans le bois de sapin des hommes hurlent et des chiens clochettent en aboyant. Notre irruption semble contrarier l'implacable mécanisme de mise à mort. On se fait alors tout petit, et malgré les kilomètres déjà accumulés, on file ventre à terre pour échapper à cette ambiance un peu trop virile.

On atteint le village de Pejouzoux et, d'une traite, par une jolie petite route, le lac Sauvage, terme de notre marche.



Voilà donc une super rando à la journée, très variée, au dénivelé important mais raisonnable. Seule inconvénient, ce n'est pas une boucle, donc on est tributaire d'un chauffeur. A moins de repartir dans l'autre sens...