samedi 4 octobre 2014

En route 15 - Du puy de Niermont au Lac Sauvage, Cantal, France, octobre 2014

Le lendemain de notre ballade au Puy de la Tourte, nous profitons du beau temps pour tracer une longue ligne (environ 30 km) qui nous mènera du col de Serre au lac Sauvage, via le puy de Niermont par le GR4, le sentier des Quirous, Dienne, le rocher de Laqueuille, le Col d'Entremont et le Frau de Collanges. Entre 8h et 9h de ballade, à la belle saison, le bonheur.

Départ donc, une fois de plus du col de Serre et de son chantier du futur.



On part sur le GR4 en longeant la crête qui domine, sur notre droite, la vallée de Dienne, et sur notre gauche, la vallée du Claux. Nous avons de nouveau le bonheur d'entendre s'élever du fond du bois Mary, le brame du cerf. On va d'ailleurs faire de nombreuses rencontres d'animaux de tous poils, durant cette journée... Notamment de beaux chevaux costauds et leurs poulains curieux.



L'ascension vers le Puy de Niermont est des plus agréable.



Arrivé au sommet, le paysage change du tout au tout. C'est "la montagne", dans la signification que les gens d'ici lui donnent : une immense estive qui abrite des milliers de têtes de bétail, des burons, des kilomètres de lignes de fils barbelés, et de nombreux troupeaux de chevaux. C'est le plateau du Limon, qui s'étend à perte de vue.



Toujours sur le GR4, on croise des dizaines de chevaux qui, attirés par notre présence, nous gratifient d'une cavalcade sauvage. On se croirait dans un film de John Ford...


Un cow-boy des temps modernes nous rejoint sur son quad. Il a perdu quelques vaches et un veau. Il veut savoir si on les a vu. "Oui, on a croisé quelques vaches monsieur, effectivement : environ 500?" On arrive au croisement du GR4 et du sentier des Quirous. Les cairns, ou quirous, ce sont ces tas de pierres de basalte qui dessinent tous les vingt mètres l’ancien chemin reliant Dienne à Cheylade, unique voie entre les deux villages jusqu’à la fin du 19ème siècle, et qui se prolongeait vers le nord du massif du Cantal. Les habitants fréquentaient alors ce plateau pour aller payer leurs impôts à Dienne et transporter leurs fromages dans des chars à bœuf jusqu’à la foire de Murat. C'était aussi une portion de la route du sel : le sel venant de l'Atlantique était transporté jusqu'à l'Alagnon à dos d'ânes. Les quirous évitaient alors aux voyageurs de se perdre par mauvais temps sur l’immense plateau du Limon. On en dénombre plus de 180, parfois hauts de près de 2 mètres. En les suivant, on évitait aussi les “sagnes” et autres pièges (source : l'echo de la communauté de communes). C'est aussi une belle randonnée qu'on peut faire également en hiver en raquette. On bifurque sur la droite et on suit donc nos quirous.



C'est l'arrivée à la croix du gendarme, dont on a déjà parlé ici. Le meilleur endroit qui soit pour manger un morceaux.



Puis, c'est la descente bucolique et tranquille vers Dienne. En face de nous, le rocher de Laqueuille, de l'autre côté de la vallée.



Après Dienne, il faut traverser la Santoire sur le vieux pont, puis, par une route en zig-zag, monter jusqu'au village de Laqueuille Haute. Attention, là, quelques chiens vindicatifs maraudent au milieu de jardins luxuriants. Et des idées folles de potée géante nous font venir des gargouillis de famine. On quitte alors la route pour gravir un chemin bien raide qui nous amène jusqu'au Rocher et sa croix monumentale



La vue vaut le détour.



Le chemin qui nous mène jusqu'au col d'entremont descend paresseusement jusqu'à la nationale 122, que l'on suit sur notre droite pour la traverser au bout de 200m vers un chemin balisé, indiqué sur la carte IGN 2435 OT. là, il faut un peu se concentrer, car souvent, c'est ici qu'on se perd. L'idée s'est de suivre la crête, en gardant à notre gauche la RN122 et à notre droite le Frau de Collanges (la fôret de sapins). Ainsi, on ne s'égare jamais vraiment.



En suivant ce chemin, on tombe nez à nez avec un cerf, trois biches et quelques unes de leurs progénitures. Tout ce petit monde bondissant dans tous les sens. C'est qu'on est tombé, une fois de plus, par malchance, au milieu d'une battue... Au sommet de la crête, on aperçoit en effet les gilets fluorescents postés, et dans le bois de sapin des hommes hurlent et des chiens clochettent en aboyant. Notre irruption semble contrarier l'implacable mécanisme de mise à mort. On se fait alors tout petit, et malgré les kilomètres déjà accumulés, on file ventre à terre pour échapper à cette ambiance un peu trop virile.

On atteint le village de Pejouzoux et, d'une traite, par une jolie petite route, le lac Sauvage, terme de notre marche.



Voilà donc une super rando à la journée, très variée, au dénivelé important mais raisonnable. Seule inconvénient, ce n'est pas une boucle, donc on est tributaire d'un chauffeur. A moins de repartir dans l'autre sens...




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