Départ du col de Serre (ouille, avec des travaux d'aménagement). Il est 11H. Le temps est magnifique. Sur notre gauche, le Peyre-Arse que l'on va longer tout à l'heure. Sur notre droite, le Puy de la Tourte. Deux beaux gaillards. En face le puy Mary, pour l'heure caché par le bois Maury, vers lequel on se dirige pour débuter cette marche. On suit un large chemin ombragé par une belle hêtraie.
Au bout de quelques minutes, en face de nous, apparaissent le puy Mary et la brèche de Roland. On traverse la route et on sillonne entre burons, névés et pâturages, jusqu'à rejoindre de nouveau la route.
Là, c'est trop tentant : on pousse jusqu'au Pas-de-Peyrol pour boire un café et profiter du cirque: Groupes de motards, excursion du troisième âge, familles recomposées, couples en goguette, en talons hauts ou en rangers, en tongues ou en espadrilles, avec poussettes ou déambulateurs, cyclistes non dopés (ha?), tandems, bandes de gosses mal élevés, amoureux, géologues amateurs, gendarmes, sportifs en plein fractionné, curistes… tous à l'assaut du Puy Mary!
Alors, le Puy Mary (1783m et 6,5 millions d'années), c'est au moins 500 000 visiteurs par an (en fait, pendant 6 mois: à cause de la neige qui en empêche l'accès le reste de l'année). Mais c'est surtout un lieu extraordinaire, un bloc immense de lave qui domine sept vallées glacières qui rayonnent autour de sa masse : la vallée de l'Impradine et de la Santoire ; la vallée de la petite Rhue ; la vallée du Mars ; la vallée de la Maronne ; la vallée de l’Aspre ; la vallée de la Bertrande ; et la vallée de la Jordanne. L'accès au sommet (bien raide) doit se faire, depuis le Pas de Peyrol, une fois dans sa vie.
Direction la Brèche de Rolland!
Passage un peu délicat, ou il faut mettre les mains, et un peu les fesses aussi. Ou alors, réver, avec le foehn qui souffle si fort, de s'envoler vers le Puy Griou, qui semble si proche là devant… Bon, direction le Peyre-Arse.
Le Peyre-Arse que l'on ne gravit pas (pourtant, c'est mieux! au sommet, il y a de gros blocs de granit qui forment un dédale assez sympa), mais qu'on va contourner sur sa droite jusqu'au col de Cabre, par un petit sentier qui sillonne entre les genêts. Vu sur le Puy Bataillouse, le puy Griou, le plomb du Cantal…
Arrivée au col de Cabre, qui sépare les vallées de la Santoire, au Nord, et la vallée de la Jordanne au sud. On marche sur des névés. On a envie de faire de la luge mais on a peur de dévisser. On redescend calmement vers la Santoire.
La descente est assez abrupte. On tourne le dos au col de Cabre. Sur notre gauche, le Peyre Arse, sur notre droite, le Puy de Seycheuse. On s'enfonce peu à peu dans cette superbe vallée glacière en traversant plusieurs fois la Santoire qui naît ici, jeune torrent frais et limpide. D'énormes blocs de roche Volcanique sont posés là, des millions d'années après leur dégringolade. Je plains ceux qui étaient dessous.
On arrive à l'Estivadoune, lieu dit pour quelques burons délabrés. On met nos pieds dans l'eau froide de la Santoire et on a juste envie de rester là, assis, tout le reste de notre vie. On finit pourtant par repartir. On laisse sur notre droite le gîte de la Boudio en empruntant un chemin ombragé qui dégage mille odeurs de mille fleurs. On traverse le joli village de La Gravière.
La remontée vers le col de Serre se fait paisiblement en sinuant cette fois dans la vallée de l'Impradine. On passe la ferme isolée de Prat-Tayssy et on accède à des pâturages encombrés de blocs rocheux. Les jambes commencent à se faire un peu lourdes, il fait si chaud!
On traverse l'Impradine sur un petit pont de bois et on accède par un dernier coup de cul à la route, puis au col de Serre.
Une marche d'environ 7h, en rajoutant la montée vers le Pas de Peyrol (et le café), plus la grimpette du Puy Mary, ce qui n'était pas prévu au départ. A l'arrivée une très belle randonnée rythmée, variée et assez physique. Probablement une des plus belle "à la journée" qui existe dans le cantal. Au retour, arrêt hydratation à Lavigerie pour boire une bonne bière brassée localement dans un spot qu'on vous recommande : Alta Terra, à découvrir ici Là, tout est bon, bio, local et frais.
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