vendredi 31 juillet 2015

En route 30 - Le tour des Aiguilles Rouges, Haute-Savoie, France, juillet 2015

Les Aiguilles Rouges forment un massif montagneux qui fait face au Mont Blanc, de l'autre côté de la vallée de Chamonix. L'année dernière, lors de notre petite virée dans les Alpes, on s'était promis de faire le tour de ce massif.

Contrairement au tour du Mont-Blanc, pas le choix : il faut porter son sac, ce qui nous va très bien. Les paysages sont encore plus beaux. Un peu moins de fréquentation, quoique vers Lac Blanc et le dernier jour autour du col de Glière, on a croisé beaucoup (trop) de monde. Les étapes sont assez difficiles, mais à la portée de tout marcheur en bonne forme. On frôle, davantage que sur le TMB, la haute altitude avec l'ascension du mont Buet (3096 m). Enfin, les refuges sont un peu moins "luxueux", mais, à mon avis, tout ça reste du très grand confort (literie et propreté irréprochable, super accueil, et repas franchement très bons et copieux).

Départ de la gare des Houches en fin de matinée. Il fait beau et chaud. On prend la direction du Plan de la Cry par un chemin forestier, qui nous fait sillonner au milieu de beaux chalets neufs ou vieux, mais dont on jalouse bassement les heureux propriétaires.


On sort peu à peu de la forêt pour suivre une crête sinueuse jusqu'à l'Aiguillette des Houches. Vue sur le Massif du Mont-Blanc, de l’Aiguille de Bionnassay à l’Aiguille Verte en passant par les Trois Mont-Blanc, l’Aiguille du Midi et la Chaîne des Fiz.


Après un court repos au lac du Brévent, on rejoint le refuge de Bellachat (2152m), pour notre première nuit. Refuge accueillant qui semble comme perché au-dessus de la vallée de Chamonix. Vue imprenable sur les trois Mont-Blancs. Attention, le refuge n'a que 28 couchages et a de grosses difficultés à s'approvisionner en eau (la source est en train de se tarir semble-t-il).


Se reveiller (très tôt) le matin avec une vue pareille, c'est une chance.


Gros petit déjeuner, quelques pansements sur les premières ampoules, et zou, on file vers l'aiguille du Brévent pour récupérer notre ravitaillement de la journée.


Le Brévent (2525 m) est situé à l'extrémité méridionale des Aiguilles Rouges. Au sommet il y a un téléphérique très fréquenté par tous ceux qui veulent jouir d'une belle vue sur le Mont-Blanc. Pas de chance, aujourd'hui, c'est brouillard. On prend nos sandwichs et on file.


En descendant vers les gorges de la Diosaz, on retrouve le soleil.


On casse la croute au bord de la Diosaz. Certains y trempent les pieds. Il fait très chaud.
Il ne nous reste plus qu'à remonter vers le refuge de Moede Anterne (2000m) dans un paysage houlala.


Le refuge, situé au coeur du massif des Fiz est formidable : spacieux, accueillant, tranquille. Douche chaude = bonheur. On dîne dans l'ancien refuge d'une solide fondue, d'une assiette généreuse de pâtes accompagnée de quelques diots au vin blanc bien juteux et enfin d'un plat de polenta à la tomate. On a faim.


Nuit agité (on a trop mangé). Lever tôt. C'est partit pour la grosse étape. On longe le massif des Fiz, en amont de la Diosaz, dans les alpages, en tournant le dos au Mont-Blanc. On est seuls. Devant nous apparaît le mont Buet, notre objectif.
On foule des champs de linaigrette, ou herbe à coton, en chantant du blues.


Le mont Buet (3096 m), c'est une sacré grimpette. Appelé aussi le Mont-Blanc des Dames (quels machos ces savoyards...), sa première ascension en 1770 est considérée comme la première ascension en haute montagne dans les Alpes. La haut, avec ce paysage lunaire, la sensation d'altitude est totale. Le vent souffle en tempête et on ne s'attarde pas trop, malgré la vue splendide. On redescend en courant jusqu'au col de Salenton, pour essayer d'imiter les bouquetins.


Après avoir repris des forces, on continue la descente vers le refuge de la Pierre à Berard (1924m), au milieux d'un dédale de roches glissantes. A éviter sous la pluie. On suit les cairns.


Arrivés au refuge, problème : nos réservations n'ont pas été enregistrées. Le refuge est complet. Cela fait plus de 8 heures qu'on marche avec des dénivelés de malades. Mais bon, c'est complet. Le temps de boire une bière (et une glace à la myrtille faite maison à se taper le cul par terre), un coup de fil à Vallorcine pour trouver un autre hébergement, et nous voilà reparti pour 1h30 de marche. Jolie ballade, mais les jambes sont lourdes.


A Vallorcine, il y avait de la place au chalet Skiroc. Pas de regret : Douche chaude, prise électrique, super repas et bonne nuit.
Le lendemain, direction Tré-les-Eaux. Le sentier traverse les chalets puis monte dans la foret.


Le sentier, détrempé, emprunte quelques passages équipés d'échelles et de chaînes. on s'arrête pour pique-niquer dans la forêt sous la pluie. On a froid, on ne s'attarde pas.


La marche est très rapide, du coup on arrive très tôt au refuge de Loriaz. Encore un super refuge. Belote, lecture, repos, rencontres, c'est aussi ça la marche. Le repas à 19h, est parfait comme d'habitude, et dodo bien avant 21h.


Le matin, le temps n'est pas terrible. On redescend vers Vallorcine, direction le col des Montets.


Un café et une petite visite au chalet d'accueil de la réserve naturelle des aiguilles Rouges. C'est parti ensuite pour la longue montée vers le Lac Blanc. Il y a foule. C'est une ballade très prisée : les gens se garent au parking du col et se font l'aller retour dans la journée. Certains restent pour dormir au refuge et rentrent le lendemain. On doublera un groupe organisé et compact de 56 (cinquante six) marcheurs...


Il y a 5 lacs en contrebas du Lac Blanc, ce sont les lacs de Chéserys. On casse une graine au bord de l'un deux. On peut admirer les Droites, les Courtes, les Aiguilles Vertes et les glaciers...


Le Lac Blanc un des plus beaux site qui soit dans les Alpes. Face à la chaîne du Mont-Blanc, on admire les Aiguilles de Chamonix, les Grandes Jorasses, l'Aiguille du Midi, la Mer de glace... Du coup, normal, c'est une destination très fréquentée : dès l'ouverture du téléphérique de la Flégère, c'est des dizaines de promeneurs, randonneurs, alpinistes qui déferlent. Comme on a bien marché, on décide de pousser jusqu'au col du Belvédère.


Pas de crampons pour marcher sur les névés, ni surtout de casques pour nous protéger des chutes de pierres (et elles sont nombreuses, ce que nous confirmera Thomas, le guide de haute montagne croisé le soir au refuge, qui est passé à deux doigts du drame dans l'après midi, évitant de peu un rocher projeté par une cordée qui cheminait au-dessus de lui) donc on fait demi tour. Le site à repris son calme : la plupart des promeneurs ont attrapé le dernier téléphérique. Restent ceux qui vont passer la nuit au refuge, plus quelques bivouacs (interdits, mais bon...)
Couché de soleil top moumoute. Et pour couronner le tout, on mange le plus formidable boeuf bourguignon de tout l'univers).


Dernier jour. (Heureusement pour Marie, vu l'état de ses pieds). Grand beau. La journée va être chaude


En tournant autour du pic de la Loria, direction col de la Glière. La plus belle vue sur les Drus de notre virée. On passe sous l'Index de la Glière, qui propose plusieurs itinéraires d'alpinisme abordables.


Pique-nique aux Lacs noirs (2540 m). Beaux, mais décidément beaucoup trop de monde, on file. Lac Cornu, col Cornu et arrivée aux télécabines de Planpraz qui nous font rejoindre Chamonix.


Ce qu'on a aimé : les rencontres, les paysages, l'accueil dans (tous) les gîtes, gravir notre premier 3000, les repas le soir, observer plein d'animaux et de plantes, le génépi avant de se coucher...
Ce qu'on a moins aimé : la foule (bon, fin juillet, par beau temps, il y a du monde, même en montagne) sur certaines étapes.
Merci à Manu pour la ballade.