mercredi 14 mai 2014

En route 1 - Entremont et Limon, Cantal-France, mai 2014

Lever 7h00, temps doux, ciel bleu légèrement voilé. Yes! c'est parfait.


Départ de Dienne à 8h30. On se gare en face de l'église sur un petit parking déjà bien pentu et on part en longeant le cimetière sur un assez bon chemin. On va suivre la signalisation verte. Au sujet de la signalisation, sur toute la marche, c'est assez inégal : il y a des parties ou elle est quasi inexistante, d'autres parties ou c'est plus évident. Mais c'est aussi un peu le jeux, non? Se munir au moins d'un topo. Avec la carte IGN 2435OT, c'est mieux. Derrière nous, le rocher de Laqueuille, qui sera l'une des dernières étapes de notre randonnée, mais aussi un point de repère omniprésent.


Partout ou se pose le regard : des vagues mouchetées de jaune, des lits de fleurs de pissenlits


On ne croisera de la journée que quelques paysans (super souriants) et 2 autres marcheurs. Par contre, plein de jolies filles placides aux grands yeux doux.


Le mauvais temps, venu du sud ouest, est retenu par le Teton de Venus (à gauche), et les mains volcaniques du Peyre Arse et du Puy Mary...


En s'élevant vers le plateau du Limon on croise les derniers névés. C'est toujours chouette de marcher dans la neige.


On arrive à la première étape de la marche: La Croix du Gendarme à 1350m. Vue à couper le souffle sur le Cézallier, la vallée de Dienne, les volcans du cantal et cette immense estive qu'est le plateau du Limon. La croix du gendarme (appelée ainsi à cause d'un "gens d'arme" disparu dans le coin au moyen-âge? qui peut m'en dire plus?) au Christ de granite ravagé par le temps.


Orgues basaltiques effondrées et champ de jonquilles. Beau contraste.


Le rau de Renouziers, traversé d'un pas avant la descente vers Nozières.


J'aime bien les frènes. Et il y en a plein dans le Cantal. Normal, c'est un arbre qui craint la sécheresse mais qui n'a pas peur du froid. Un grand costaud. Arrivée à Nozières. Un coup de flotte, et on continue la descente.


De retour dans la vallée, on traverse la Santoire à Collanges pour remonter sur l'autre versant. On aperçoit la chapelle de Valentine, vers Ségur.


Jésus-Marie-Joseph! Des vaches étrangères dans ce pays de robes rouges! Mais on est plus chez nous!


Après une peite montée un peu raide, arrivée à la patte d'oie où débute notre tour du Frau de Sauvages. Là, changement radical de paysage avec grands sapins et tourbières inondées. Un petit côté Twin Peaks? Dans les anciennes tourbières, des champs de trèfles d'eau, blancs comme le ciel.


Arrivée au Lac de Sauvages ou des Sauvages (moi, je dis Lac Sauvage depuis toujours). Cela fait 3h qu'on marche. Pendant l'ouverture, ici, on peut pêcher des truites. Au bord du Sauvage, en été, il y a une petite auberge tout à fait sympa tenu par un moniteur de ski du Lioran ou on mange une truffade à tomber par terre. Mais là, c'est encore fermé.


Du coup, pas de truffade mais une petite salade de choux rouge, riz thai, pistache et raisin sec. C'est bon aussi. Un coup de flotte, et c'est reparti.


Prochain objectif, le rocher de Laqueuille, qu'on voit là-bas, noir, sous la masse imposante des Puys de Seycheuse, Bataillouse et Peyre Arse


On longe la crête au dessus de la Santoire, les balisages disparaissent un peu mais on arrive à se situer grâce à une ancienne carrière de phonolytes (pour faire les couvertures en lauze) dans laquelle on accède. Traversée de la D3 au col d'Entremont, seul moment pas très cool, pour retrouver de suite un paysage à la John Ford


On passe devant Les Montagnounes (trop mignon, ce nom). On arrive au rocher de Laqueuille, le chemin semble s'arréter au relais. Un conseil : même si vous en avez plein les pattes après 6h de marche, ne vous privez pas de faire les 500 m qui vous séparent de la croix, là bas, au bout (soyez prudents). Vue extraordinaire garantie. Le site de Laqueuille à une très longue et belle histoire qui rend l'endroit encore plus fort. Un temple Gallo-romain s'y élevait, consacré à Diane, ce qui a probablement donné son nom à Dienne... Puis une forteresse, dont les maitres paiens subirent les foudres du très chrétien Charlemagne... Bref, le genre de truc qui donne des frissons. Aujourd'hui, il est très difficile pour un non initié de trouver des vestiges de ce passé. Seule une grande croix un peu mastoc domine l'ensemble. L'accès pour y accéder est balisé. Je connais un couillon qui s'est hissé jusqu'à son sommet. Je reconnais que c'est tentant. Mais je ne vous dit pas de le faire.


Vue sur Dienne de la croix. D'ici se jette, quand les conditions le permettent, une foule de parapentistes. En bas, le village de Laqueuille (charmant), que l'on traversera tout à l'heure avant la dernière ligne droite vers Dienne.


Sur notre droite, on aperçoit, le long de la Santoire : Collanges, Valentine, le Monteil Ségur-les-Villas… Au premier plan, le chateau de La Cheyrelle, au style un peu zazou, qu'on ne visite pas hélas, sauf ici


Bon, il faut quand même se résoudre à repartir et on entame la descente vers la vallée. Chemin boueux, caillouteux et ...casse patteux! Ensuite c'est de la route. La descente vers Dienne est tout de même sympa. On tourne tranquillement autour du rocher de Laqueuille, qui nous domine maintenant, en longeant la Santoire et les prairies. Tout ça est fort champêtre. On traverse un joli pont et voilà Dienne.


J'aime bien la mairie de Dienne. On s'attend toujours à ce que François le facteur en surgisse, avec son vélo et sa sacoche qui tourne autour de lui.


Retour au parking. 7h de marche tranquille (le topo Chamina indique 6h45, sans les couillonnades à la croix). Aucune difficulté, que du plaisir et de la douceur. Un dernier conseil: terminez cette belle rando en rentrant dans la petite église en face. En silence, dans la fraicheur, asseyez vous, soufflez, méditez, priez ou dormez et prolongez ainsi l'extase jusqu'au bout.

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