La Margeride, c'est un monde, un univers à part. Presque une île.
Inutile de dépenser des sous et de mettre à mal votre bilan carbone pour aller se ballader en Laponie ou dans le grand nord canadien. Quand la neige est tombée, il suffit de faire quelques kilomètres pour se retrouver au milieu de nulle part, dans un désert blanc ou règne le silence le plus total. Le mont Mouchet, en haute-Margeride, c'est un lieu encore plus particulier. Chargé d'histoire. Ici, il y a des ombres qui circulent sous les pins sylvestres et les épicéas.
Nous décidons de nous garer au croisement de la D4 et de la D412 qui mène au musée de la Résistance, au lieu dit du Portus D'Auzenc (attention, se munir de chaînes voir d'une pelle à neige, les routes deviennent vite inaccessibles quand ça tombe et que le vent souffle). L'idée générale, c'est de faire une boucle, dans la fôret domaniale du Mont Mouchet via le Musée de la Résistance puis la table d'orientation et retour par le bois de Borey. Les conditions : au moins 50 cm de neige profonde, entre soleil et passages de brouillard opaque.
Une longue ligne droite (en fait, la D412 sous la neige) entre les arbres marque le début de notre marche. Elle indique la direction du Mont Mouchet, et pourrait nous amener directement au Musée. Mais, à une intersection, au bout de 10 mn de marche environ on préfère prendre un chemin sur la gauche, histoire de faire une grande boucle.
Il y a de nombreuses traces sur la neige. Ne pas s'y fier, elles partent dans toutes les directions. Au bout de 15 mn on arrive à un petit lac sans nom qui nous indique la proximité du GR de pays de Saint Flour. L'endroit est magique.
Arrivé à la hauteur du GR, on pointe ensuite vers la droite en direction de la D48 en traversant une grande lande. On tombe sur une des nombreuses stèles qui commémorent les combats de juin 1944 qui ont opposé ici le maquis aux troupes allemandes.
On suit la D48, puis ensuite la D412, qu'on retrouve, toutes deux enfouies sous une épaisse couche de neige jusqu'au musée de de la Résistance et au Monument National aux Maquis. Des lieux qui donnent le frisson.
Le Musée de la résistance (1324m) vaut vraiment la visite (il ouvre en mai).
A partir de là, les traces disparaissent. On suit un moment la D412 puis on tourne à gauche vers le Mont Mouchet en pointant vers la table d'orientation (indiquée). La pente se fait plus raide et, avec la neige profonde et le soleil qui resplendit, on prend une bonne suée.
On arrive à la table d'orientation (1497m) qui nous permet de découvrir (juste avant le retour du brouillard) l'ensemble du massif central. Au nord et à l'ouest: les monts du Cantal et du Cézallier; Les monts du Sancy; la planèze de Saint-Flour. À l'est: le Forez, au sud l'Aubrac et, tout autour, cette immensité forestière de la Margeride, avec son sommet : le truc de Fortunio (1552m).
Pour le retour, on longe le bois de Borey et on redescend dans la forêt, vers le Portus d'Auzenc, fin de notre balllade. Sur le chemin, enfin une présence : un chouette bonhomme de neige. Environ 4 heures pour cette boucle improvisée. Ici, il y a mille possibilités de tracés. Il faut juste impérativement se munir de la carte IGN (2636O) et improviser selon la saison et le temps dont on dispose. C'est aussi l'endroit rêvé pour le ski de fond. On reviendra.
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